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Hiroshima mon Amour

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Identification d'une femme

Avec ce film devenu mythique, Alain RESNAIS changera profondément les mentalités en cours dans le cinéma français de l’époque, annonciateur en 1959 de l’immédiate Nouvelle Vague des GODARD, TRUFFAUT & Consort. Si l’œuvre a désormais sa place au panthéon du Septième Art, sa vision 45 ans après peut laisser perplexe. Car ce qui frappe d’entrée, c’est cette modernité dans la façon de filmer, ce choix de cadrage, ce long et superbe travelling initial dans les rues de Hiroshima, mélange de reportage, d’emprunt au film originel HIROSHIMA de Hideo SEKIGAWA et d’images d’archives. RESNAIS réputé depuis son NUIT & BROUILLARD comme un très grand documentariste, confirme cette façon personnelle d’appréhender un lieu, un sujet, un évènement, l’adaptant alors au format de la fiction pour une nouvelle écriture cinématographique qui fera école. Mais là ou le film a terriblement vieillit, c’est au niveau du texte de marguerite DURAS. Répétitions, oxymore et contresens, ton déclamé de récitation, les dialogues venant étayer les images oscillent constamment entre le ridicule et le fascinant, devenant avec les années la marque de fabrique caricaturale de la romancière et sujet à parodies multiples. Du coup, lorsque le film choisit de se focaliser sur le couple principal, nous assistons à un marivaudage cérébral un peu prétentieux et creux, partie beaucoup moins convaincante que celle directement liée au souvenir de la bombe, résumée parfaitement par les mots mêmes de DURAS « Une histoire de quatre sous »… Ce n’est pas le style du cinéaste qui va donner un tour plus accessible à l’ensemble : observateur clinique de ses personnages, il choisit de préserver sa neutralité face aux évènements. Comme ses pairs ANTONIONI ou BERGMAN avec qui il partage tant de points communs, les passages dans la cave évoquant d’ailleurs furieusement la mise en images du cinéaste suédois, il choisit toujours d’intellectualiser son propos au détriment de la traduction directe de l’émotion, héritier direct d’un Robert BRESSON. Lorsque les deux amants réinterprètent au restaurant les scènes traumatiques pour la jeune femme évoquant son amour pour un soldat allemand, le concept est forcément brillant (WONG Kar-Wai saura s’en souvenir) mais cette distanciation finit par agacer, prototype d’un cinéma d’auteur que RESNAIS sacralisera avec ses films suivants, de L’ANNEE DERNIERE A MARIENBAD à ses dernières comédies d’une froideur étrange, filmographie toujours intéressante mais un peu surestimée. Le choix de faire débiter un texte abscond de façon monocorde par l’actrice Emmanuelle RIVA donne toujours cette impression qu’elle joue faux , le héros masculin n’étant qu’un faire-valoir, même si c’est le trés élégant Eiji OKADA qui l’interprète. Déjà acteur dans le HIROSHIMA de Hideo SEKIGAWA en 1953, il sera surtout le prisonnier volontaire de la fameuse FEMME DES SABLES en 1964. Alors, selon son humeur du moment, HIROSHIMA apparaîtra soit comme une intelligente réflexion lourde de sens sur la mémoire et la fulgurance de l’amour absolu, soit comme une tentative maladroite de lier des images et des textes pour un propos vaguement évocateur et surtout fumeux, pour une œuvre intéressante et nécessaire à la compréhension du cinéma contemporain, mais assez élitiste ,sans aucun recul sur elle-même alors qu’elle privilégie le regard distancié sur les choses, et finalement un peu rébarbative.

07 octobre 2005
par Kokoro


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